Anthony Havard, L’homme pressé 

Héritier d’une longue tradition familiale, qui a fait de ses grand-père et père avant lui des figures respectées de la distribution automobile française, Anthony HAVARD, 28 ans, préside aujourd’hui aux destinées des sept concessions SACOA et SODAC des Nations de Migné-Auxances et Châtellerault. 

Le brancher sur son passé d’étudiant aurait pu circonscrire l’échange cet assaut d’honnêteté Anthony HAVARD ne s’est jamais vraiment su fait pour les études. L’aveu explique pourtant bien des choses. Notamment le choix très tôt formulé de planter, dans les sillons tracés par Max et Philippe, ses grand-père et père, les graines de ses propres ambitions. « J’ai bien suivi des cours en école de commerce et de marketing, mais j’ai vite renoncé. En fait, travailler pour le Groupe est ce que j’ai toujours souhaite. » Au cours des sept ou huit petites années séparant ses premiers pas dans la vie active de sa fonction actuelle de directeur de la Sacoa des Nations de Migné-Poitiers et de la Sodac des Nations de Châtellerault – « des plaques de la Vienne », résume l’intéressé en langage professionnel, cette obsession de l’investissement personnel au profit du collectif ne l’a jamais quitté. Du Groupe éponyme fondé par Max, Anthony connait quasiment toutes les strates. Et pour cause, il en a asservi les principaux sommets : chef des ventes « occasion » à Châtellerault des 2017, puis chef des ventes « neuf », il a tout naturellement migré vers Migné, où Dominique ORLIANGE, l’heure de la retraite venue, lui a passé le flambeau de la direction. C’était en juin 2021. À 26 ans sonnants ! Avantage ou inconvénient ? Sourire aux lèvres, le patron tranche aisément. « Je ne peux évidemment exclure le fait que ma jeunesse en perturbe, voire en chagrine certains, mais pour être totalement honnête, ce n’est pas ce que je ressens au quotidien. J’ai la prétention de croire que j’ai fait mes preuves et que je ne dois rien à personne, sinon à mes collaborateurs. À ce titre, j’ai le sentiment de les avoir jusqu’ici emmenés là où je voulais les emmener, notamment avec des chiffres probants pendant la période Covid. »

Le bon sens paysan

Dirigeant à l’écoute, qui ne rechigne jamais à laisser sa porte ouverte sur l’échange et le dialogue, Anthony HAVARD n’aime rien moins que de capitaliser sur les acquis pour anticiper l’avenir. Il est ainsi loin le temps où son père, directeur général du groupe familial Sofibrie, le dissuada d’embrasser cette carrière. « Ce fut le seul, et il n’a pas été convaincant », plaisante le jeune homme. Au moins est-il fier du chemin parcouru par le fiston ? Anthony se fait solennel : « Je suis issu d’une famille de paysans. Le bons sens, l’ancrage dans la terre, l’humilité… tout ça me parle. Mon grand-père me conseille beaucoup et je l’écoute tout autant. Je le sais fier de moi. Mon père aussi l’est, mais cela lui est sans doute plus difficile a dire. Que voulez-vous, le paysan est souvent aussi taiseux. » Aujourd’hui plus que jamais, celui qui, comme Obélix, est tombé dans la potion magique gamin, ne veut pas en sortir. Avancer, avancer encore, avancer toujours. Il fourmille d’idées. « C’est sans doute en cela que je suis un homme pressé, dans cette volonté d’innover, de créer, de ne jamais garder les deux pieds dans le même sabot. » Son grand projet du moment ? L’élargissement de la zone de chalandise de Sofibrie autour de la Vienne et dans toute la Nouvelle Aquitaine. « Aujourd’hui, les constructeurs veulent des plaques de 7000-8000 véhicules, nous n’en avons que 3000-3500. Il faut aller plus loin. » Aller plus loin dans la dynamique de mouvement professionnel. Concernant sa vie personnelle, en revanche, Anthony ne bougera pas d’un iota. « J’ai découvert Poitiers il y a peu, mais je suis bien ici. Ma femme est poitevine, mes deux enfants de 3 ans et 4 mois sont poitevins, je me sens vraiment poitevin moi aussi. » Pressé de ne rien changer ? Un concept qui a aussi du sens ! Du bon sens ! 

Des hommes, un groupe 

Présidé par Max Havard et dirigé par son fils Philippe, le Groupe Sofibrie est propriétaire de la Sacoa des Nations depuis 1989 et de la Sodac des Nations depuis 1994. Il est à ce jour à la tête de vingt-six sites, dans la Vienne et en région parisienne, dont l’activité principale est la distribution et la réparation de treize marques automobiles : Alpine, Dacia, Hyundai, Isuzu, Kia, Ligier, Mazda, Microcar, Mitsubishi, Nissan, Renault, Skoda et Suzuki. Le groupe emploie environ 650 personnes au total, dont 280 dans le seul département de la Vienne.