A tout juste 30 ans, le motard poitevin Charlie Herbst a bouclé son 5e Dakar consécutif à une probante 33e place. Sa meilleure performance dans le plus grand rallye-raid du monde. En attendant la prochaine…
Dans sa vie de sportif comme de dirigeant, Charlie HERBST ne laisse jamais de prise au temps. À peine revenu d’Arabie Saoudite, où il a bouclé son 5e Dakar à une somptueuse 33e place, le patron de 100% Motos à Poitiers est passé sur le billard, cheville gauche à rafistoler. « Au moins, ça, c’est fait », sourit-il. Le temps, encore le temps. Sûr qu’à l’heure où paraissent ces lignes, le motard trentenaire a déjà repris la réathlétisation qu’il s’est promis d’opérer. Et couru chez sa nutritionniste pour forcer le destin à épouser ses ambitions. « J’ai vite compris, pendant la course, que ma préparation physique n’avait pas été la bonne. En matière d’alimentation, notamment, j’ai fait un peu n’importe quoi. Quand vous ne tenez pas la distance et perdez, à chaque spéciale, des places et des places dans les derniers kilomètres, vous ne pouvez que vous poser des questions. »
“J’ai fait quatre Top 30, ce qui ne m’était jamais arrivé auparavant, rivalisant avec des champions dans leur pays, des gars que je ne pensais pas pouvoir côtoyer un jour.”
Le temps, toujours le temps. Charlie entend l’optimiser pour repartir au combat. Car il repartira. « Avant tout, reconnaît-il, parce que mes partenaires m’y encouragent. La plupart m’ont déjà confirmé leur soutien et l’ont même renforcé, et moi, je ne veux pas les décevoir. Alors oui, si rien ne vient gripper la machine, je serai de nouveau au départ en 2024. » À s’être « posé les (bonnes) questions », le n°86 -ça ne s’invente pas !- de cette édition finira-t-il alors par entrer dans le cercle très fermé des trente meilleurs pilotes du Dakar ? Il y croit dur comme fer. « Cette édition a été différente des précédentes. Aussi difficile que celle de 2021, où je finis 35e, mais également révélatrice de mes potentialités. A part une petite chute sans incidence au tout début et quelques glissades, je n’ai connu aucune avarie. J’ai fait quatre Top 30, ce qui ne m’était jamais arrivé auparavant, rivalisant avec des champions dans leur pays, des gars que je ne pensais même pas pouvoir côtoyer un jour. Au final, sans prendre trop de risques, je fais 33. C’est super encourageant. » Reste, en plus de ce fameux physique à peaufiner, à gagner en confiance dans les cailloux, chemins de pénitence pour le Poitevin. « Avec l’expérience acquise au Dakar et à Dubaï, où je m’entraîne régulièrement, j’ai la prétention de croire que les dunes et le sable sont un bon terrain de jeu pour moi. Pour la partie enduro pur, en revanche, je suis beaucoup plus en délicatesse. Je vais travailler ça !… » Sa 450 Rallye KTM n’a pas fini de souffrir : HERBST l’audacieux n’entend pas lâcher le guidon de sitôt !…
Cinq Dakar, quatre achevés
Charlie Herbst a bouclé, le 15 janvier dernier, son cinquième Dakar : 8549km en 14 étapes, dont 4706km de spéciales. Il avait abandonné, pour sa première participation, en 2019, puis terminé consécutivement 43e, 35e, et de nouveau 43e en 2020, 2021 et 2022. A noter qu’en Arabie Saoudite, sa logistique et son assistance technique étaient assurés par le Team All Tracks