Fais-moi voir ta montre, je te dirai qui tu es !

Simple accessoire de mode -ou de convention- pour les uns, objet de prestige, voire de collection pour les autres, la montre est LE bijou mas- culin par excellence. Tantôt révéla- trice d’une personnalité, tantôt d’un rang social, souvent des deux à la fois, elle ne laisse jamais indifférent.

Au poignet des grands de ce monde comme des cavaleurs du dimanche, elle s’exhibe sans fard, libérée de tout complexe, de tout jugement, de toute jalousie. La montre suit les modes comme le temps le fil de l’inéluctable. Expression inaltérable d’un art de vivre à la française (mais pas que !) et d’inclinations de plus en plus prononcées du sexe dit fort pour le charmant, le beau, le raffiné, le sublime. Si le regard est le reflet de l’âme, d’aucuns diront que la montre est le miroir de la personnalité. « Et du statut social, bien souvent », ajoute Hélène LANDREAU, di- rigeante de la bijouterie-joaillerie-horlogerie poitevine du même nom.

Cette dernière l’avoue sans ambages, il n’est pas rare que les amateurs de belles montres, en tout cas ceux qui ont les moyens de leurs ambitions, possèdent quatre ou cinq modèles différents dans leur tiroir. « Ils les assortissent à leur tenue vestimentaire, mais les choisissent également selon la nature de leurs activités, le profil des personnes qu’ils sont

amenés à rencontrer, l’événement auquel ils vont participer. Plus que jamais, la montre donne du style. »
Et ce style-là abolit les frontières générationnelles. « Les jeunes, poursuit Hélène LANDREAU, se laissent facilement séduire. La plupart vont débuter par des entrées de gamme sympas, comme des Tissot, puis porteront leur choix sur une Hamilton, une Longines ou une Oris à mesure qu’ils auront gravi les échelons, économisé un peu d’argent ou, plus simplement, qu’ils auront envie d’assouvir leur passion… » Et la Rolex, alors ? « C’est toujours la Rolls Royce du marché, concède la spécialiste, mais je ne pense pas que ce soit une idée fixe pour tout le monde. »

Retour aux années 50-60

Côté tendances, certaines vérités s’ancrent dans les habitudes. Il en va ainsi de la suprématie des mécanismes à aiguilles sur le digital, désormais presque exclusivement réservé aux modèles connectés. Dont la très courtisée Apple Watch, notamment plébiscitée par les adeptes de travaux intensifs et de pratiques sportives régulières. Mais Hélène LANDREAU n’en démord pas : les analogiques, qui plus est sans les piles d’autrefois, demeurent au top du raffinement. Pour les grandes soirées comme pour quelque séance de dos crawlé au large de l’île de Ré, où une « plongeuse » en acier inoxydable fera merveille, le pouvoir de séduction de la trotteuse et de ses sœurs est hégémonique. « On note un véritable retour au design vintage des années 50-60, résume Hélène. L’acier est omniprésent, tant pour le cadran et les aiguilles que pour le bracelet, même si le poignet peut également se parer de cuir, voire de caoutchouc. » Quant au cadran lui-même, son fond se tapisse plus de bleu que de noir. Et même de vert, si l’on en croit cette tendance, autrement éphémère croyons-le, qui s’est fait jour ces derniers mois.

“La Rolex est toujours la Rolls Royce du marché, mais je ne pense pas que ce soit une idée fixe pour tout le monde.” Hélène Landreau