
En faisant du respect de la société, de l’environnement et de l’éthique le moteur de leur dynamisme économique et commercial, les entreprises, collectivités et/ou associations porteuses d’un projet RSE posent les jalons d’un développement réfléchi et assumé. Un passage sinon obligé, à tous le moins fortement conseillé.
A vous comme à nous avant que nous ne sondions l’histoire, le nom d’Howard Bowen ne dira sans doute rien. Et pourtant. En 1953, ce pasteur et économiste américain a légué à la postérité un ouvrage qui fait encore aujourd’hui référence dans les hautes sphères de l’économie mondiale. Et pour cause, The Social Responsabilities of the Businessman fut la première copie à faire mention de la notion de « RSE ».
Alors décrite comme une « discipline transversale du management », la Responsabilité Sociétale des Entreprises (ou « Sociale », telle que la présente encore la Commission européenne) a progressivement infusé dans les esprits pour finalement s’imposer en levier de développement et de croissance d’une majorité d’entreprises de ce monde. « Plus aucune structure, qu’elle soit PME, TPE ou grand groupe, ne peut aujourd’hui en ignorer l’importance », illustre Géraldine MUSSET (voir interview p. 18). Sont-elles pour autant, ces « structures », toutes enclines à épouser les principes de la performance globale ? « Elles ne le font simplement pas à la même vitesse, ni avec les mêmes motivations », admet la chargée de mission développement industriel et RSE de l’UIMM 86.
Malgré les atermoiements et les « ratés au démarrage », les encouragements de cette dernière décennie ont été entendus. Dans le souffle de la loi Pacte de 2019 et de son invitation à ne pas sacrifier les dimensions sociale, sociétale et environnementale de leurs activités sur l’autel du développement commercial et financier, les entreprises de toutes tailles se sont mises, se mettent et vont encore se mettre progressivement à la page. Chacune à leur rythme donc.
Sensibilisé à l’idée qu’un engagement durable, dans le sens où il s’inscrit dans le temps, se place avant tout au service de la performance collective, l’entrepreneuriat s’émancipe. S’ouvrant peu à peu à tout ou partie des innombrables principes fondateurs de la notion de RSE. Car une fois exploré le périmètre de l’écologie, du bilan carbone, de la dématérialisation,… il reste bien d’autres champs d’expertise à labourer. Comme la gestion des hommes, les process de fabrication, la formation… « Tout ce qui fait, en réalité, la vie, le fonctionnement et même la raison d’être d’une entreprise », résume Géraldine MUSSET. Cette dernière l’affirme par ailleurs sans détour : l’adhésion des forces vives d’une entreprise au projet RSE implique qu’une organisation interne spécifique soit instaurée. Toutes les PME n’ont pas les moyens humains pour dédier un service complet au déploiement d’une telle stratégie. Mais au moins sont-elles, pour la plupart, en capacité de nommer un référent chargé de porter le projet à maturité et de le faire évoluer, tout en impliquant au maximum les équipes dans le choix des actions à mener. L’engagement RSE s’affiche dès lors comme une marque, une estampille, la vitrine d’une réputation, un atout d’attractivité et de fidélisation, aussi, des collaborateurs et des clients euxmêmes, bien souvent encore une porte d’accès à de nouveaux marchés et de nouvelles opportunités d’affaires.
Structuration bien pensée, gouvernance établie, management participatif affirmé… Là aussi, là encore, des piliers incontournables des démarches RSE abouties. De la vôtre, aujourd’hui ou demain ?