Guillaume PERRIN : L’héritier bâtisseur

Guillaume PERRIN : L’héritier bâtisseur

Petit-fils et fils de « maçons », Guillaume Perrin préside aux destinées de l’entreprise générale du bâtiment JC PERRIN et Fils, dont il assure la cogérance, depuis 2022, avec son père Dominique. Un sacerdoce auquel l’enfant de Vouneuil-sous-Biard, 27 ans depuis l’été, n’était pas vraiment destiné.

Le paternel s’est installé un café à la main, le visage barré de ce large sourire qui ne le quitte jamais. A la table de la confession, Dominique PERRIN peine pourtant à cacher son émotion… « Si je suis fier ? Bien sûr que je suis fier. Comment ne pas l’être ? »

Le fiston savoure sans ciller, amuï par tant de pudeur.  « Lorsque j’ai dit à ma famille que je souhaitais intégrer l’entreprise, j’ai fait de mon grand-père le plus heureux des hommes, confie Guillaume. Si mon père s’est montré moins démonstratif, c’est sans doute qu’il a été surpris par ma décision. Etait-il aussi inquiet pour mon avenir ? Peut-être. Car il savait plus que tout autre les contrariétés et les difficultés de ce métier. En tout cas, ni lui ni mon grand-père ne m’ont jamais forcé la main. »

Le choix de l’« héritier-qui-s’ignorait » était d’autant moins prémédité. « En fait, il a fait un peu comme moi, relance Dominique. Personnellement, j’ai rejoint mon père à seulement 25 ans, en 1990, après avoir expérimenté bien d’autres voies. » C’est à la lumière de ses 20 ans que Guillaume, lui, a eu la « révélation ». « Après un bac scientifique, j’ai enchaîné sur un BTS en commerce international. C’est en deuxième année, lors d’un stage d’alternance en Espagne, au sein du groupe King Tony, que j’ai commencé à prendre conscience de mon appétence pour le commercial, mais aussi et surtout de la possibilité de faire adhérer cette passion naissante à la fibre entrepreneuriale que j’avais toujours eue en moi. »

« Soixante ans, une respiration »

A la faveur d’une licence « Responsable de développement commercial » suivie à la Maison de la Formation de Poitiers, la révélation s’est muée en résolution. « J’ai rejoint l’entreprise en 2019, sans pour autant lâcher les études, puisque je me suis inscrit en alternance à l’Ecole Supérieure des Jeunes Dirigeants du Bâtiment de Bordeaux. »

Depuis également formé à la finance, Guillaume est devenu un touche-à-tout de la gestion entrepreneuriale.  « C’est sur le plan technique qu’il a fallu concentrer le plus d’efforts. Dès l’âge de 16 ans, j’allais régulièrement travailler sur les chantiers avec mon père. Mais au cours des six dernières années, j’ai dû accélérer l’apprentissage. »

Un apprentissage que son grand-père n’a hélas pas eu le temps de parfaire. Le jovial Jean-Claude s’est en effet envolé, en 2023, pour le paradis des justes, des carreleurs et des maçons, ses deux métiers au long cours, de tous ceux qui, comme lui, ont placé leur vie au service de la noble cause de l’asservissement professionnel. Sa boîte est née en février 1965, neuf mois avant Dominique. 2025 célèbre de fait six décennies d’une aventure familiale comme on n’en fait plus. Sauf, peut-être, dans le bâtiment. « J’ai récemment eu l’occasion de dire, renchérit Guillaume, que soixante ans, ce n’est pas un point d’arrivée, mais une étape, une respiration avant de nouvelles conquêtes. »

« Chaque projet est un risque à prendre »

Constructeur d’hier et d’aujourd’hui, JC PERRIN et fils sera donc bâtisseur de demain. Tout à la fois dans le respect des traditions et de l’innovation, des valeurs d’éco-responsabilité et de bien-être au travail communes aux deux cogérants et à leurs deux autres associés : Sandrine, attachée de direction, épouse de Dominique et maman de Guillaume, et Aurélien TESTIER, conducteur de travaux. « Quand on parle d’esprit de famille, ce ne doit pas être qu’avec des mots », tranche Guillaume. Les trente collaborateurs de l’entreprise, auxquels se sont ajoutés, en début d’année, les cinq anciens salariés de LASSALLE à Migné, repris avec leur société par le Groupe PERRIN Construction, ne diront pas le contraire. « Leur épanouissement au travail est notre obsession, insiste le boss. Moi, c’est avec eux que je veux préparer l’avenir. Et le meilleur moyen d’y arriver, c’est de fédérer les énergies au maximum, de placer les individus au cœur du projet. » Côté boulot aussi, Guillaume PERRIN garde le cap.  « Même avec une visibilité à six mois, on marche sur des œufs. Les contraintes et réglementations du métier sont de plus en plus drastiques. Chaque projet est un prototype et un risque en soi. Mais si on ne les prend pas, ces risques, on n’avance pas. Or nous, nous voulons avancer et oser. » Oser en s’adaptant aux évolutions et nouvelles exigences du marché. A ces nouveaux métiers, aussi, qui « révolutionnent » le bâtiment. « Oser et avancer, assène Guillaume, c’est aussi ne pas refuser de se moderniser, de se restructurer, d’adopter une organisation qui permette de fluidifier les circuits, de mieux appréhender la diversification des activités, en direction notamment du particulier, 30% de notre CA, et les marchés public et privé, que nous investissons de plus en plus. »

Preuve de sa volonté de voir toujours plus loin et plus vite, PERRIN, qui a déjà troqué -c’était en 2021- son siège historique de Pouzioux-la-Jarrie contre les grands espaces accommodants de la République 4, envisage d’embaucher, dans le cadre de sa restructuration, une dizaine de personnes d’ici à 2028. Et de développer son rayon d’action dans la Vienne, en Deux-Sèvres mais aussi dans la région tourangelle. « Ce que je souhaite à mon fils, paraphe Dominique, c’est de toujours se souvenir de ce qu’on faisait de bien hier pour faire encore mieux demain. » Du pays des anges, papi Jean-Claude ne pourra qu’approuver.

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